Dans l'angle nord-est de la place de marché, un bâtiment de plus de vingt mètres de long a été mis au jour. Il est édifié au-dessus d'une grande cave creusée dans la roche volcanique. Cette cave, fouillée en deux fois entre 2007 et 2008, présente une forme allongée et des dimensions exceptionnelles : plus de dix-huit mètres de longueur pour deux mètres de largeur et autant de profondeur, soit une capacité de près de quatre-vingt mètres cube. Les puissants poteaux qui la borde dessine en plan une vaste halle longiligne à trois nefs, supportée par deux rangées de poteaux extérieures et deux rangées intérieures.
Le mobilier retrouvé dans le remplissage suggère que cette cave était dédiée au stockage du vin importé. Plus de 22 000 tessons d'amphores brisés (5,6 tonnes !) ont été retrouvés, rejetés en une seule opération lors de la condamnation du bâtiment, survenu avant le milieu du 1er siècle avant notre ère. Au total, ce sont près de 500 individus qui ont été mis au jour, dont une vingtaine d'amphores complètes, couchées ou empilées sur deux niveaux. À l'origine, elles étaient sans doute appuyées contre ses parois, dressées de part et d'autre d'un espace de circulation central. Ce dépôt d'amphores était associé à de nombreuses vaisselles complètes, écrasées en place au fond de la cave : vases de stockage, mais aussi, cruches et gobelets utilisés pour le service et la consommation du vin.
Quelques objets particuliers complètent cette image, tels les dés à jouer en os, une figurine animale ou des fragments de cruche en bronze importées d'Italie, vaisselle autrement plus prestigieuse que la céramique. Les dimensions spectaculaires de la cave, les prodigieuses quantités d'amphores et les autres indices livrés par les mobiliers : tout indique un lieu de rassemblement et de convivialité autour de la consommation du vin.