Un ensemble d'une dizaine d'objets en fer et en alliage cuivreux a été mis au jour dans une tranchée de fondation de mur en terre délimitant la façade nord du sanctuaire. Répartis et superposés sur une surface d'environ 1 m de rayon, ce dépôt a sans doute été enfoui intentionnellement.
On dénombre en effet la présence de quatre coques centrales de bouclier en fer (umbones), d'une plaque de fourreau d'épée, de deux ferrures et surtout, d'un important amas ferreux attribuable à une cotte de maille conservée en grande partie. A cet ensemble s'ajoute une crête de sanglier-enseigne en tôle de bronze, déposée à proximité.
Trois des umbones découverts portent des traces de mutilation volontaires. La cotte de mailles, dont les différentes parties ont été empilées les unes sur les autres, a fait l'objet de découpes, tout comme le fragment de fourreau. Tous ces stigmates résultent de la destruction rituelle des armes qui a précédé leur enfouissement. La ête de sanglier-enseigne n'en a conservé aucune trace, mais l'absence du sanglier témoigne de sa désolidarisation, qui s'apparente à une forme de mutilation.
Au vu de la complémentarité fonctionnelle des objets et des manipulations qu'ils ont subies, cet ensemble peut être interprété comme les vestiges d'un trophée guerrier (en grec tropaion), exposé à l'origine contre le mur d'enceinte du sanctuaire. La composition du lot renvoie directement aux représentations transmises par l'iconographie classique (arc d'Orange, temple d'Athéna Polias Niképhoros à Pergame, monnaies césariennes...), qui attestent la confection de mannequins parés des armes ennemies dédiées aux divinités.
Pour en savoir plus (article "le trophée" dans "les dossiers de l'archéologie" 2011)